Jeudi dernier à six heures du matin je me réveille et je ressens une douleur foudroyante à la poitrine. L’espace de quelques secondes je crois vraiment que j’ouvre les yeux pour une toute dernière fois.
C’est bête de partir ainsi…mais par contre, je sais que ça sera vite terminé et peut-être est-ce mieux ainsi. Ayant vu mourir à petit feu père et mère, comment ne pourrais-je ne pas me souhaiter une mort rapide.
Je tente dévaluer les dommages tout en gardant mon sang froid. Bouger les pieds. Ça va. Bouger les bras. Ça va. Bouger les jambes. Ça va. Respirer profondément. Là rien ne va plus. Mon souffle est court et si j’insiste pour inspirer plus profondément, la douleur m’en empêche. Est-ce un infarctus ou une crise d’angoisse ? N’ayant jamais fait l’expérience ni de l’un ni de l’autre…comment puis-je savoir ?
J’essaie de me lever. Et si je m’effondre sur le sol sans espoir de me relever ?
Qui fermera mes comptes Facebook, Twitter, Myspace et Linkedin ? Na ! Désolée mais je n’y ai même pas songé un seul instant. Probable que l’on finirait par m’oublier et que mes comptes s’effaceraient avec le temps. Mais qu’adviendrait-il de mes chansons inédites ? Ça……..je me le demande sérieusement.
Si je revenais à mes moutons. Donc, je me suis levée. J’ai même enfilé ma robe de chambre. Sans m’évanouir malgré le supplice. Je suis descendue à la cuisine pour dire à l’homme qui buvait son café de @cafevrac (question de faire de la pub gratuite) « je retourne me coucher. Je me sens vraiment très mal. Je ne sais pas ce que j’ai. » Je lui explique mes symptômes sans m’étendre trop longuement sur le sujet ne recherchant qu’à retourner m’étendre sur mon lit. Peut-être que la douleur passera avec un Tylénol et un Aspirin en cas d’infarctus.
La douleur allant en diminuant je me suis relevée vers 17 h pour manger une soupe nouilles et dinde maison, unique repas de ma journée. Je suis toujours inconfortable mais le mal est tolérable. Cependant lorsque l’heure du coucher arrive. Rien ne va plus. La douleur à la poitrine s’intensifie. Je ressens comme un coup de poignard entre les seins et ça me transperce jusque dans le dos. Une névralgie se propage dans mon cou jusque dans la tête. Même mon épaule gauche devient douloureuse. Aucune position ne me permet de ressentir un certain soulagement. Debout, j’ai mal. Assise, j’ai mal. Couchée je ne m’endure plus. J’appelle à l’aide.
L’homme croit que prendre du Pepto-Bismol pourrait me soulager. Mais il m’offre tout de même un petit tour en ambulance. Ce que je refuse systématiquement. Je reprends Tylénol, Aspirin et le Pepto-Bismol. À la grâce de Dieu ! Si demain je ne vais pas mieux j’irai faire un tour à l’hôpital.
Ayant réussi à dormir entre les douleurs, au matin le mal était beaucoup moins aigu. Mais n’ayant aucunement le goût de me repayer cette souffrance dans le torax je prends la décision d’aller tout de même consulter à l’urgence. Ça me rassurera. Sauf qu’à l’urgence même si l’on est bien traité…on y traîne longtemps…
Plus de 9 heures à me promener du siège de triage au siège d’attente pour ensuite m’étendre sur une civière pour passer un électrocardiogramme pour repasser à un siège d’attente puis au siège d’admission puis à un siège de toilette et à un siège d’attente jusqu’au siège de réévaluation et comme les résultats de l’électrocardiogramme étaient normaux, je devais attendre de rencontrer un médecin pour la suite. Retour à un siège pour attendre le médecin. Ensuite évaluation avec le médecin. Étant donné mes symptômes il était préférable de prendre une prise de sang pour s’assurer qu’il n’y avait pas un problème cardiaque même si ça lui semblait être musculaire.
Je repasse au siège pour attendre la prise de sang. Puis au siège de la prise de sang. Mon sang retrouvé en fiole je dois me rendre à la salle des rayons X pour vérifier si mes poumons ont rajeunit depuis que je ne fume plus pour ensuite retourner à la salle numéro 8 d’où j’arrivais de ma prise de sang pour leur remettre un papier confirmant mon rayon X. Ensuite je repasse à un siège pour attendre plus d’une heure trente le résultat de la prise de sang qui est long à venir…Finalement je rencontre une deuxième fois le médecin qui me donne mon congé avec un grand sourire. Tous les résultats sont bons…le mien aussi « mon sourire » est présent…mais à peine perceptible sous ma fatigue…
Diagnostic : La prise de sang ne démontre absolument rien d’un malaise cardiaque. Ça s’apparente donc à une névralgie intercostale…et je crois bien que ça ressemble à ça, oui…ouf…tout de même j’ai eu une de ces frousses. Vive mon cœur et l’air que je respire encore pour un moment…j’espère…
Morale de cette histoire… L’attente n’est rien lorsque les nouvelles sont bonnes au bout de l’espoir. Si l’on m’avait ouvert le cœur en deux je ne pourrais partager aujourd’hui ce pur bonheur avec vous.

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